Marguerite Leclerc dit Francoeur (1790–1853)

Marguerite Leclerc dite Francoeur (1790–1853) a donné naissance à dix-huit enfants dans le Bas-Canada rural du XIXe siècle. Entre deuils, naissances et labeur quotidien, elle incarne la force discrète et résiliente des mères pionnières qui ont bâti le Québec.

Une vie de labeur, d’épreuves et d’espérance

Une enfance à Saint-Jean-Port-Joli

Marguerite Leclerc dit Francoeur est née le 17 juillet 1790 à Saint-Jean-Port-Joli, en plein cœur de la région de la Côte-du-Sud. Elle est baptisée dès le lendemain, signe de la foi et des mœurs de l’époque, dans la paroisse même où elle a vu le jour. Fille d’Étienne Leclerc et de Marguerite Chouinard, elle grandit dans une famille nombreuse, au sein d’un milieu rural structuré autour de la foi catholique, du travail de la terre et de la solidarité familiale.

Le choeur de l'église de Saint-Jean-Port-Joli, là où Margerite Leclerc dit Francoeur a été baptisée.
Le choeur de l’église de Saint-Jean-Port-Joli, là où Margerite Leclerc dit Francoeur a été baptisée.

Mariée à 18 ans

À 18 ans, le 11 octobre 1808, elle épouse Joseph-Marie Ouellet, de six ans son aîné, dans sa paroisse natale. Ensemble, ils auront dix-huit enfants, dont plusieurs mourront en bas âge – une réalité tragiquement fréquente au XIXe siècle. Parmi eux, Marie Henriette (née et morte en 1823), Magloire (1825–1827), Honoré (1826–1826), et un autre Honoré (1833–1833). Perdre un enfant est une douleur que les mots ne peuvent pleinement exprimer. Marguerite a vécu cette épreuve à répétition, portant en elle ces deuils silencieux tout en poursuivant les tâches quotidiennes.

Des joies simples, mais authentiques.

Mais sa vie n’est pas faite que de larmes. Marguerite a vu plusieurs de ses enfants atteindre l’âge adulte, se marier, et donner naissance à une nouvelle génération. Ces moments de réjouissance venaient illuminer une existence marquée par les exigences de la vie agricole. S’occuper des enfants, du jardin, du linge, de la cuisine, tout en épaulant son mari dans les travaux de la ferme : voilà le quotidien exigeant d’une femme comme Marguerite. Rien ne lui était épargné, mais tout était fait avec dévouement.

Un déménagement à Cacouna

En 1843, on la retrouve à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent, avec son époux. Ce déplacement reflète peut-être un besoin de terres plus fertiles ou un désir de rapprochement familial. Ce village côtier offrait un climat rigoureux, mais aussi un paysage ouvert sur le fleuve, où l’horizon donnait l’illusion de liberté.

Le cimetière ad santos de St-Roch-des-Aulnaies
Le cimetière ad santos de St-Roch-des-Aulnaies

La fin de sa vie

Elle meurt le 30 septembre 1853 à Saint-Roch-des-Aulnaies, à l’âge de 63 ans, et est inhumée sous l’église le 2 octobre. Son mari lui survivra vingt ans. Marguerite aura connu une vie marquée par la maternité, le travail, les deuils et les joies modestes du quotidien.

Héritage

Aujourd’hui, le souvenir de Marguerite Leclerc nous rappelle la force tranquille des femmes de son temps. Peu connues, rarement citées, elles ont pourtant façonné la société québécoise par leur résilience, leur foi, et leur amour transmis à travers les générations.

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