Laboureur, père de famille, témoin de l’histoire d’un pays en construction
Une naissance marquée par la fragilité de la vie
Né le 2 novembre 1784 à Saint-Roch-des-Aulnaies, Joseph Marie Ouellet est le fils de Paul Théodore Ouellet et de Marie Marthe Pelletier. Il partage sa naissance avec un frère jumeau, Paul Théodore, qui ne vivra qu’un an. De fait, la petite enfance de Joseph est marquée par de nombreux deuils familiaux : plusieurs de ses frères et sœurs mourront en bas âge.
Un laboureur enraciné dans sa terre
Dès sa jeunesse, Joseph apprend à travailler la terre. Il devient laboureur — un métier exigeant, mais essentiel dans une colonie en construction. Le 11 octobre 1808, à l’âge de 23 ans, il épouse Marguerite Leclerc à Saint-Jean-Port-Joli. Ensemble, ils s’installent dans une maison modeste, mais animée.
Dix-huit enfants : une maison pleine de vie
Le couple aura 18 enfants. Ce chiffre impressionne encore aujourd’hui, mais il était le reflet d’une époque où les familles nombreuses étaient la norme, et la survie un défi quotidien. Les enfants s’appellent Joseph Marie, Jean-Baptiste, Marie Lucie, Paul Théodore, Michel, Bruno, Antoine, Marguerite, Joseph Odulphe, Benoît, Joseph George, Elzéar, Firmin… Certains mourront jeunes, d’autres fonderont leur propre famille.
Des terres à habiter, des lieux à quitter
Au fil des ans, Joseph Marie Ouellet déménage avec sa famille à Cacouna, puis à Saint-Modeste, toujours à la recherche de meilleures terres, ou pour se rapprocher d’enfants mariés. La terre rythme ses journées. Même âgé, il reste actif. Il est recensé à Saint-Modeste en 1856, à 72 ans.
La fin d’un long voyage
Marguerite meurt en 1853. Joseph, veuf, continue sa route encore vingt ans. Il meurt à 89 ans, le 12 décembre 1873, dans sa paroisse natale de Saint-Roch-des-Aulnaies, et y est inhumé quatre jours plus tard.
Un témoin silencieux d’un siècle de changements
Joseph Marie Ouellet a vécu des événements marquants : les Rébellions, l’Acte d’Union, la Confédération. Il est né sous le régime britannique et mort citoyen d’un Canada tout neuf. Il n’a pas laissé d’écrits, mais ses gestes quotidiens, son labeur et son amour pour sa famille ont bâti les fondations d’un peuple.
Aujourd’hui, son nom résonne encore à travers ses descendants, incluant ma femme et mes enfants. Il mérite qu’on s’arrête un instant pour lui dire merci.