Parmi les nombreuses femmes qui ont façonné les débuts de la Nouvelle-France, Catherine Bourgeoys occupe une place particulière dans l’histoire de nombreuses familles québécoises. Immigrée de Normandie en 1667, elle deviendra la mère fondatrice de la lignée des Binette au Canada.
De Rouen à Québec
Catherine Bourgeoys naît le 17 février 1633 à Saint-Gervais, un quartier de Rouen, en Normandie. Fille de Thomas Bourgeoys et de Marie Petit, elle grandit dans une France marquée par les tensions religieuses et les débuts de l’expansion coloniale.
À l’âge de 34 ans, elle traverse l’Atlantique comme Fille du roi. Elle arrive à Québec le 25 septembre 1667 à bord du navire Saint-Louis, avec un trousseau évalué à 300 livres — une somme importante pour l’époque, inhabituelle pour une Fille du roi. Cela témoigne peut-être d’un soutien familial ou d’un statut légèrement au-dessus de la moyenne. C’est très possible, car son père était notaire.

Un mariage, une terre, une famille
Peu après son arrivée, elle épouse René Binet le 19 octobre 1667 à l’église Notre-Dame de Québec. Le couple s’établit d’abord à Québec, puis à Beauport dès 1671. C’est là qu’ils fonderont leur foyer et élèveront leurs enfants.
Catherine met au monde au moins six enfants, dont quatre atteignent l’âge adulte :
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Anne Binet (1668–1698)
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Nicolas Binet (1671–1753)
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Joseph François Binet (1673–1703)
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René Binet (né en 1680)
Leur fille Louise, née en 1670, meurt en bas âge. Une autre fille, Marie, née vers 1675, est mentionnée sans autres précisions.
Dernières années
René Binet meurt en 1699, après plus de trente ans de vie commune. Catherine lui survit trois années, entourée de ses enfants et petits-enfants. Elle décède le 28 septembre 1702 à l’âge de 69 ans et est inhumée le lendemain à Beauport, sa terre d’accueil devenue sa maison.
Conclusion
Le parcours de Catherine Bourgeoys reflète celui de nombreuses Filles du roi : femmes venues seules, avec courage, pour bâtir un avenir meilleur en terre inconnue. Par son mariage, ses enfants et ses petits-enfants, elle a contribué à écrire les premières pages de la grande histoire des familles canadiennes-françaises.
Pour tous les descendants des Binette, elle demeure une figure fondatrice, discrète mais essentielle.